Vendredi tout est permis

30 novembre 2017 - Carré Frais #144

Vendredi tout est permis

#De l’encre rouge à l’encre noire

Le « Black Friday » est LA journée de soldes aux États-Unis. Il est traditionnellement organisé par les commerçants au lendemain de Thanksgiving, le 4e jeudi de novembre. Véritable concept marketing, ce vendredi est le sacre de la surconsommation. Il marque le début de la course aux achats pour les fêtes de fin d’année. L’expression est apparue au début des années 1960 à Philadelphie. Les policiers locaux ont surnommé ainsi cette journée, car l’affluence créait déjà embouteillages et accidents. C’est la raison d’être de ce « vendredi noir ». Les commerçants ont toutefois réussi à imposer une autre explication : ce serait le jour de l’année où les commerçants cessent d’être en déficit et arrêteraient donc d’employer l’encre rouge, celui des pertes, pour lui préférer, dans leurs livres de comptes, l’encre noire. A l’origine, le Black Friday se concentrait sur un seul jour. Désormais, on parle de « Cyber week-end », « cyber Monday » et même de « Black Friday Week » pour démultiplier les ventes.

#Consommons

A travers des bandeaux publicitaires attirants et des promesses de réductions folles, cette grosse opération ne cesse de séduire de plus en plus de Français chaque année. Son principe repose sur la rareté qui crée le désir. 70% d’entre eux le considèrent comme un événement en passe de devenir incontournable qui marque le coup d’envoi des achats de Noël. En 2017, le chiffre d’affaires était en progression de 14% selon Black Friday Sales. Un panier moyen d’environ 118 € en hausse par rapport à l’année précédente. Les achats de vêtements arrivent en tête des transactions, détrônant les produits high-tech. Très sensibles aux offres qui leur sont proposées, les millennials apprécient les publicités personnalisées en ligne. Les marques, très réceptives vont donc en ce sens. C’est ainsi que la marque de cosmétiques Yves Rocher a envahi les boîtes mail de ses consommatrices avec des promotions alléchantes, en adéquation avec les habitudes de consommation de ses clientes.

#On donne tout

En parallèle, cette journée devenue semaine est aussi dédiée à la réduction des déchets. Certains ont donc décidé de boycotter le Black Friday en créant le « Green Friday ». L’association Envie détourne les codes et couleurs de l’événement afin de sensibiliser aux alternatives à la consommation classique et valoriser sa démarche engagée autour du réemploi plutôt que l’achat neuf compulsif. La Camif.fr frappe fort également en décidant de ne rien vendre. Le site de vente de meubles qui vante une consommation responsable n’a effectué aucune vente ce vendredi 24 novembre. A la place, les internautes offraient leurs vieux objets. Cet acte économique militant a un coût : – 400 K€ de chiffre d’affaires. Le prix à payer selon ses dirigeants pour montrer qu’un autre type de consommation est possible… Double coup de communication, cette opération a marqué le lancement d’une nouvelle plateforme collaborative, mise en ligne le lendemain du « Black Friday ».

Exemples

La fortune de Jeff Bezos, PDG d’Amazon dépasse les 100 milliards de dollars après le Black Friday. La capitalisation boursière de la marque a atteint 586 milliards de dollars vendredi.

 

L’agence internationale de communication Centdegrés a proposé à ses clients, pour un achat minimum de 40 K€, de leur offrir une prestation. L’idée est de montrer qu’elle sait récompenser la fidélité et la confiance de ses clients à travers cet événement mass market.

 

Depuis 2015, REI, enseigne spécialisée dans l’équipement outdoor, ferme chaque année ses 143 magasins le jour du Black Friday.

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