Le mieux-être au travail : un business à part entière

22 novembre 2018 - Carré Frais #163

Le mieux-être au travail : un business à part entière

# Effet de mode ou sujet de fond ?

Le mieux-être est sur toutes les bouches, s’introduit dans la plupart de nos pièces et pousse de rue en rue (restaurants, espaces de remise en forme, cabinets thérapeutiques, librairies…). La société marquette un concept, qui n’est au final que la quête de nos vies : s’épanouir en se sentant mieux, dans notre corps et dans notre esprit.
Alors, pourquoi en faire autant ? Flash-back en l’an 2010, une vague de suicide chez France Télécom (Orange) lève le voile sur le mal-être des salariés au sein de l’entreprise (58 suicides entre 2008 et 2010 !). La nouvelle se répand vite. L’entreprise sera la première société de CAC40 à être été mise en examen pour harcèlement moral. Depuis, la qualité de vie au travail est un facteur clé de la bonne santé d’une entreprise. Les dirigeants et les managers mettent peu à peu en place des méthodes souples permettant aux salariés de s’exprimer, de s’épanouir et d’accomplir leur travail dans les meilleures conditions possible. En 2010, Orange lance un nouveau plan social incluant des actions pour améliorer les conditions de travail des salariés (télétravail, valorisation des passions individuelles, conseil à la remise en forme, réaménagement des espaces de travail, méthode agile…). Pari gagné ? En 2017, « 65 % des salariés estiment avoir une meilleure qualité de vie au travail que dans d’autres entreprises » (donnée issue des résultats du baromètre social d’Orange).

 

# L’indice de Bien-être au Travail

Disponible uniquement en France, l’indice de Bien-être au Travail ou IBET© est un outil décisionnel créé par Mozart Consulting (cabinet dédié à la valorisation du capital humain) et APICIL.
Il s’agit d’un outil de pilotage qui permet aux dirigeants et aux managers de prendre en compte les motivations des équipes dans leurs processus de décisions. Il donne notamment des informations relatives au niveau d’engagement des salariés au sein de l’entreprise. S’il sert le dirigeant en lui livrant un diagnostic de la performance sociale de sa société, il n’en est pas moins utile pour les salariés. En effet, tenant compte des licenciements et des démissions, des maladies professionnelles et des accidents du travail, ainsi que d’un certain nombre de facteurs sociaux, il permet à chacun de faire passer des messages de façon totalement anonyme et aux managers d’améliorer la qualité de vie au travail en prenant des mesures concrètes : modification des planches horaires, formation des infirmiers au mieux-être, amélioration des méthodes et des modes de communication entre les salariés et leurs dirigeants/managers, aménagement d’espace de détente, cours de sport collectif le midi… En témoigne, entre autres, l’apparition de Chief Hapiness Officer (CHO) dans de nombreuses structures, qui aident à mettre en place de telles mesures.
La réussite de ce contrat de confiance entre salariés et dirigeants est donc conditionnée par la mise en œuvre opérationnelle de solutions en faveur de l’épanouissement personnel de chacun. Dans le cas inverse, les salariés risquent de totalement se désengager.

 

# Des actions simples pour se sentir mieux

Depuis la signature de l’accord national interprofessionnel sur le stress au travail en 2008, travailler mieux pour vivre mieux est devenu l’enjeu social des 10 prochaines années. Au-delà d’outils d’aide à la prise de décision pour les dirigeants et les managers, quelques actions simples sont applicables quotidiennement dans son travail :

  • S’octroyer des moments de pause, en se déconnectant entre midi et deux, en prenant le temps de déjeuner un plat qui nous fait du bien, en allant de balader, en pratiquant une activité autour du souffle… On en ressortira plus créatif !
  • Apprendre à immobiliser son esprit. Ne penser à rien est plus que bénéfique et permet d’éviter les surcharges mentales. Sans entrer dans des séances de méditations bouddhistes, il suffit par exemple de contempler un paysage qui nous évoque quelque chose de positif.
  • Dire et agir pour décomplexer les pensées. Ne pas ruminer une idée positive ou négative, mais la partager auprès de ses collègues. Ne sait-on jamais, elle pourrait bien être rapidement mise en place.
  • Partager des moments de vie, source de cohésion : apporter le petit déjeuner à l’ensemble de l’équipe, déjeuner groupé, proposer des afterworks, échanger des informations alternatives à l’entreprise sur une plateforme commune autre que le mail (blog interne par exemple), participer à des cours de sports collectifs…

 

Exemples :

 

Google : on ne pouvait pas aborder le mieux-être au travail sans évoquer l’employeur de référence dans le monde. Bien que ses méthodes de management corporatistes soient décriées (une fois qu’on entre chez Google, on vit Google), il n’empêche que l’entreprise met à disposition de ses salariés : 3 repas offerts par jour, des cours de cuisine, 22 semaines de congés maternité et de 12 semaines de congés paternité, des transports privés, du temps de travail dédié aux loisirs…

 

Microsoft France : en 2017 Microsoft France se voit attribuer la première place du Prix annuel du Choix des Employés récompensant les meilleurs employeurs du continent. L’entreprise se distingue au travers d’une approche collective de la réussite, un équilibre entre vie perso et vie pro et… des salaires avantageux ! Un réel facteur de différenciation, car beaucoup d’entreprises mettent en place des éléments d’épanouissement pour compenser de faibles salaires…

 

Eat Sensitive : dynamisez vos équipes en cuisinant, ça vous dit ? C’est la promesse de Eat Sensitive, une entreprise qui propose des cours de cuisine dans le cadre de team building pour manger mieux, apprendre à cuisiner et surtout, (re)créer la cohésion autour d’une activité ludique.

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